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Détail de la contribution

Auteur: Estanislao SOFIA

Co-Auteur(s): Sémir BADIR

Titre:
Examen critique du rôle de Charles Bally et Albert Sechehaye dans la composition du Cours de linguistique générale


Abstract/Résumé: L’histoire de la réception du Cours de linguistique générale (Payot, 1916) étale un ensemble d’attitudes fort variables vis-à-vis des éditeurs responsables de cet ouvrage, très souvent dit (surtout en Europe) « fondateur » de la linguistique « moderne ». « Collationneurs », « éditeurs », « rédacteurs », voire « déformateurs » ou « traitres » sont autant des titres qu’ils se sont vus attribuer tout au long du siècle par les lecteurs de Saussure. Via l’examen du premier brouillon du texte qui devait paraître en 1916, connu sous le nom de « Collation Sechehaye » et qui demeure à l’heure actuelle inédit, on montrera que le titre qui convient le mieux à Bally et Sechehaye est celui de « premiers lecteurs » et « interprètes » de la pensée de Saussure. Un grand nombre des notes insérées dans les marges du manuscrit en question, rédigé par Sechehaye, relu et corrigé par Bally, montrent à quel point les « éditeurs » ont pratiqué une lecture intelligente sur un ensemble de brouillons qui n’étaient pas toujours cohérents les uns avec les autres, et que les « corrections » qu’ils ont apportées, loin d’être des gestes gratuits, répondent à des critères théoriques dignes d’attention. Pour un certain nombre d’entre elles, elles ont pour objet de résoudre des problèmes (philologiques, théoriques, historiques) non négligeables de la pensée de Saussure telle qu’elle se transposait dans les manuscrits connus. On essayera par là de restituer à Charles Bally et à Albert Sechehaye la place qui leur revient (une place plus juste) dans l’histoire récente de (la constitution de) la linguistique européenne.