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Détail de la contribution

Auteur: Valery KOUZNETSOV

Titre:
L'Ecole de Paris et L'Ecole de Genève: dans la continuité de l'oeuvre de Saussure


Abstract/Résumé: Du point de vue géographique et territorial l'activité scientifique de F.de Saussure peut être divisée en deux périodes : parisienne (1880-1891) et genevoise (1891-1913). La première période a donné naissance à l'École sociologique française (A. Meillet, M. Grammont, M. Cohen, J. Vendryes et leurs disciples), la deuxième – à l’École genevoise (Ch. Bailly, A. Sechehaye, S. Karcevsky, H. Frei, R. Godel, L. Prieto, F. Kahn, R. Engler, R. Amacker). Ces deux grandes écoles jouaient un rôle leader dans la linguistique du premier tiers du XX-e siècle, nombre de leurs idées gardent toute leur actualité de nos jours. L'origine et la nature des convergences et des divergences entre les deux écoles s'expliquent, premièrement, par le fait que leur formation se rapporte aux différentes orientations de l'activité scientifique de Saussure – au comparativisme et à la linguistique générale. А. Meillet et ses disciples ont continué avec succès à développer les idées de leur maître dans le domaine du comparativisme. Les deux écoles ont adopté les principes de base de la doctrine de Saussure: le caractère social de la langue en tant que système de signes. Le comparativisme de Meillet colorait sa linguistique générale : il n'acceptait pas la dichotomie saussurienne de la langue et de la parole et n'appréciait pas la composante essentielle de la doctrine de Saussure, sa contribution la plus importante – la théorie des valeurs qui a donné naissance aux différents courants du structuralisme. L'autorité de Meillet et de son école était tellement grande que l'avènement du structuralisme en France a été beaucoup retardé. En ce qui concerne l'École genevoise, sa continuité avec la doctrine de Saussure a été plus cohérente et constructive. Deux faits importants sont à signaler: les linguistes genevois, élèves et successeurs de Saussure, ont développé sa doctrine comme une unité systémique de principes, d`autant plus que cette doctrine servait de base pour leurs propres recherches. Afin de prouver l'actualité des idées de l’École genevoise il faut les placer et analyser dans le cadre des courants modernes de la linguistique, surtout du cognitivisme. Cette école se distingue par le fonctionnalisme: l'étude du fonctionnement de la langue en tant que mécanisme sémiologique en liaison étroite avec le sujet parlant. Le fonctionnalisme genevois se distingue par son orientation double: il s'étend sur les études des problèmes tant de la linguistique interne que de la linguistique externe. Ce fonctionnalisme est proche du fonctionnalisme de l'École de Prague et de la linguistique fonctionnelle française dont les principes ont été élaborés par les disciples d'A. Meillet : J. Vendryes, A. Dauzat et développés par A. Martinet et son école.