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Détail de la contribution

Auteur: Valery KOUZNETSOV

Titre:
Le début de l'oeuvre scientifique de Louis Hjelmslev: l'influence de la linguistique saussurienne et genevoise


Abstract/Résumé: Le premier grand ouvrage de L. Hjelmslev «Principes de grammaire générale» (1928) a été écrit en français pendant son séjour à Paris (1926-1927) où il fréquentait les cours de A. Meillet et de J. Vendryes. Hjelmslev portait un intérêt particulier pour les idées des autres linguistes français et suisses – successeurs de Saussure : M. Grammont et surtout A. Sechehaye. E. Fisher-Jørgensen écrivait que Hjelmslev avait gardé toute sa vie l`amour de la langue et de la culture française et était resté attaché aux idées de la linguistique française. Le choix du thème de l`ouvrage a été motivé par les tentatives de la linguistique du début du XX-e siècle de mettre au point une théorie de la langue qui traiterait son objet en tant que autonome (Saussure, Sechehaye, Jespersen). Le titre même de l`ouvrage témoigne que son auteur s`est inspiré des grammaires universelles françaises des XVII-XVIII siècles. Après Saussure, Hjelmslev croyait que la grammaire ne pouvait être que synchronique. Il s`associait au point de vue de Bally: l`évolution d`un fait de grammaire s`explique par des oppositions synchroniques lors les différentes phases de son évolution. Hjelmslev croyait que les résultats des recherches synchroniques pourraient contribuer aux études diachroniques. La justesse de ces idées peut être illustrée par l`hypothèse de H. Frei selon laquelle l`apparition des pronoms indéfinis dans les différentes langues est due à la transposition des pronoms interrogatifs lors du fonctionnement de la langue. Hjelmslev mettait la grammaire générale en corrélation avec la notion de panchronie proposée par Saussure. Après Sechehaye, il a proposé de considérer la panchronie non pas comme une nécessité mais comme une possibilité générale. En se référant à l`ouvrage de Bally «La pensée et la langue» Hjelmslev n`acceptait pas la distinction entre la morphologie et la syntaxe. Il indiquait que sa conception de la grammaire par rapport au mot était conforme à celle professée par Sechehaye. Ainsi, de même que Saussure et ses disciples genevois, Hjelmslev définissait la grammaire comme une science de l`organisation générale de la langue, basée sur les rapports paradigmatiques et syntagmatiques. Hjelmslev partageait la définition de la forme élaborée par Sechehaye qu`il rapprochait de celle utilisée en glossématique. Selon lui, c`est l`ouvrage «Programme et méthodes de la linguistique théorique» de Sechehaye qui a exercé une influence très importante sur la formation de sa conception linguistique. De même que Sechehaye, Hjelemslev assignait à la linguistique la tâche de devenir une science des lois ayant un caractère panchronique et universel.