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Détail de la contribution

Auteur: Claudia STANCATI

Titre:
Entre unité et pluralité: la question du paradigme et de la classification de la linguistique


Abstract/Résumé: À l’époque de Saussure la question de la classification des sciences est centrale et la place de la linguistique fait l’objet des réflexions des linguistes à partir de Ferdinand de Saussure pour qui la tâche de la linguistique est celle de se délimiter et de se définir elle-même en dessinant en particulier les "limites" qui la distinguent irréductiblement des autres sciences. Cette préoccupation est étalée au début de l’édition que Bally et Séchehaye nous ont donné du Cours de linguistique générale c’est-à-dire du texte qui a construit la grille théorique qui agit comme une sorte de cadre implicite pour les études linguistiques du vingtième siècle, même chez les auteurs qui ont quitté ses méthodes et son objet et dont l'appareillage technique est totalement différent. Le programme de désigner le domaine de cette nouvelle science générale du langage semble être affiché dans tous les textes des maîtres de l’École de Genève, au moins de la génération qui accompagne ou qui suit de près l’enseignement saussurien. Si la définition de linguistique générale suit souvent de près celle dessinée par Saussure, le long de toutes les ‘coupures’ qu’il indique, les membres de l’École ont fini par chercher tour à tour ce qui unit certaines disciplines à la linguistique plutôt que ce qui les sépare. Finalement cette multiplicité a trouvé sa réalisation dans l’histoire qui a formé une sorte «’d’unité paradoxale’. À partir de l’époque où Saussure y enseigne, et pendant presqu’un siècle, Genève a été l’un des centres majeurs pour l’étude du langage dans toutes ses formes : en tant que système sémiologique, en tant que langue écrite et littérature, en tant que fondement de la cognition humaine, en tant que modèle des réalités symboliques, des structures de signification que les acteurs sociaux construisent et partagent entre eux. Le langage est ainsi un objet majeur du travail et des intérêts de recherches non seulement de l’École linguistique de Genève, mais des autres écoles qui ont travaillé à Genève au XXème siècle.