Retour vers liste

Détail de la contribution

Auteur: Ekaterina VELMEZOVA

Co-Auteur(s): Kalevi KULL, Université de Tartu, Estonie

Titre:
De l’héritage intellectuel genevois dans les recherches des sémioticiens de l’Ecole de Moscou et de Tartu: réflexions au sujet des signes


Abstract/Résumé: Dans leurs réflexions au sujet des signes et de leurs structures, les savants de l’Ecole sémiotique de Moscou et de Tartu ont subi une forte influence de plusieurs linguistes genevois, parmi lesquels F. de Saussure et S. Karcevski. En particulier, plusieurs protagonistes de cette Ecole affirment devoir leur goût pour les recherches sémiotiques en général à leur lecture du «Cours de linguistique général», ainsi qu’à leur intérêt pour la «sémiologie» saussurienne. D’autre part, une forte influence saussurienne se laisse voir entre les lignes des travaux des sémioticiens de Moscou et de Tartu qui mettaient au centre de leurs réflexions sémiotiques le modèle binaire du signe linguistique, directement emprunté au CLG. Et pourtant, malgré cela, dans quelques cas particuliers et visiblement sans s’en rendre compte, les sémioticiens russes abandonnaient le modèle du signe présenté dans le CLG, en préférant les modèles ternaire ou quaternaire. De la même façon, les réflexions sur le caractère arbitraire des signes qui sont présentes dans le CLG sont implicitement remises en question par les sémioticiens de Moscou et de Tartu, ce qui est surtout manifeste dans leur intérêt pour la sémantique et la sémiotique des noms propres. Les résultats de ces recherches s’inscrivent dans un projet intellectuel d’envergure qui suppose la reconstruction des «mythes de base» de la mythologie slave et indo-européenne. Cette fois parmi leurs précurseurs intellectuels est explicitement mentionné Karcevski: en premier lieu, les idées de ce dernier au sujet du caractère asymétrique du signe linguistique. En analysant les références explicites à des linguistes genevois qu’on trouve chez les sémioticiens russes, nous essayerons, en même temps, de mettre en lumière leurs désaccords implicites avec la «linguistique genevoise».