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Détail de la contribution

Auteur: Tomáš HOSKOVEC

Titre:
Structuralisme et psychologisme: un éternel positionnement


Abstract/Résumé: L'élaboration de la perspective saussurienne du langage, telle qu'elle s'est développée, au cours du xxe siècle, à travers divers foyers du structuralisme européen, a eu pour aspect im­por­tant, quoique un aspect parmi d'autres, un positionnement acharné vis-à-vis de la psy­cho­lo­gie. À l'heure actuelle, les sciences du langage, terme moderne ayant remplacé celui de phi­lo­logie à force de rassembler tout le potentiel du terme historique, affrontent le paradigme co­gni­ti­viste qui déploie, mises dûment à jour, toutes les possibilités historiques de la psy­cho­lo­gie. Un nouveau positionnement acharné de la part de la philologie d'aujourd'hui est de­ve­nu vital parce que les sciences du langage ne courent aucun risque moindre de celui de se voir englouties par les sciences du cerveau. Nombreux philologues (linguistes) le ressentent ain­si, beaucoup moins nombreux sont ceux qui osent le dire. Le cognitivisme est un ennemi re­dou­table : il a de son côté l'« opinion publique » des sphères académiques actuelles, on le croit être le chouchou des distributeurs des fonds de recherche. Or le structuralisme phi­lo­lo­gique, fonctionnaliste ès qualité et s'appuyant sur son expérience déjà séculaire, n'est point dé­mu­ni à sa rencontre. Tout comme les meilleures techniques d'enregistrement et d'analyse des sons du lan­ga­ge restent à elles-mêmes insuffisantes devant la vraie tâche linguistique, si l'on ne con­si­dè­re pas la nature et les modes du fonctionnement des sons dans le langage, la me­il­leure i­ma­ge­rie du cerveau d'un sujet parlant, pas plus que les plus puissantes mo­dé­li­sa­tions sur ordinateur d'actes singuliers du langage restent à elles-mêmes insuffisantes devant la vraie tâche lin­guis­ti­que, toujours la même, qui est d'expliquer comment, au sein d'un texte con­cret, naît un sens par­ti­cu­lier à partir de diverses significations systémiques et sous l'effet d'un en­sem­ble de nor­mes textuelles, liées à un collectif particulier, lesquelles normes in­cor­po­rent au fait la nature con­crète d'un texte concret. En vue d'ouvrir une discussion de ce problème, l'auteur envisage commenter trois points pris dans l'histoire du structuralisme européen : 1º ancrage foncièrement philologique de Fer­di­nand de Saussure, 2º alliance linguistique de Karl Bühler, 3º positionnement de la sé­man­ti­que vis-à-vis des recherches cognitives par François Rastier ; tout cela sur le fond de son propre programme de philologie englobante.