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Detail of contribution

Auteur: Juana GIL FERNÁNDEZ

Titre:
Perception et production des sons en L2: analyses et implications didactiques/Perception and production of L2 sounds: analyses and pedagogical implications


Abstract/Résumé: Ces dernières décennies, un grand nombre d’études ont montré (cf. Troubetzkoy 1939) que la difficulté majeure à laquelle sont confrontés les apprenants de langue étrangère lors de l’acquisition du système phonique de la L2 – et qui explique ce que l’on nomme communément « accent étranger » – dérive en grande partie de leur incapacité à apprendre à percevoir les sons et les contrastes phoniques de la langue cible (cf. p. ex. Flege 1995). Par conséquent, de nombreuses études se sont penchées sur les raisons susceptibles d’expliquer ces difficultés perceptives, et d’établir notamment si elles peuvent être attribuées à des caractéristiques acoustiques ou plutôt articulatoires. L’objectif poursuivi était que, une fois les causes des difficultés perceptives établies, les problèmes de production seraient ainsi beaucoup plus facilement compréhensibles et l’on pourrait donc aborder l’enseignement de la prononciation avec de plus grandes garanties de réussite (cf. Derwing & Munro 2005). Les études effectuées dans cet axe de recherche ont montré que, la plupart du temps, la perception de nouvelles catégories phonologiques engendre une réorganisation complète de ce que l’on pourrait nommer « les détails phonétiques » – c’est-à-dire des propriétés phonétiques non essentielles du point de vue phonologique – qui sont associés avec les catégories en question de manière distincte dans chaque langue. Ainsi, les traits spécifiques à ces détails phonétiques semblent jouer un rôle essentiel non seulement dans le traitement cognitif de la parole chez les locuteurs natifs d’une langue donnée mais également dans le traitement perceptif des non natifs. La maîtrise du composant phonique d’une L2 est atteinte au moment où l’apprenant, sur la base d’une exposition répétée et fréquente à de nouveaux stimuli, est capable non seulement de codifier ces connaissances phonétiques détaillées de manière appropriée aux nouvelles catégories de la L2, mais également de déterminer lesquelles de ces propriétés sont décisives pour la perception des locuteurs natifs et lesquelles ne le sont pas (cf. Escudero, Benders & Lipski 2009). Et ce n’est que sur cette base qu’il pourra élaborer sa production. Le défi pour les enseignants de phonétique L2 réside donc dans le fait de déterminer la méthodologie et les techniques adéquates pour sensibiliser l’apprenant à ces questions de détails phonétiques. Comme cela sera exposé dans cette communication, celles-ci sont – dans les différentes méthodes – restées systématiquement en marge de l’attention.