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Detail of contribution

Auteur: Marc TSIRLIN

Titre:
Toujours tant de bruit pour rien?


Abstract/Résumé: Dans cette contribution, nous fixerons notre attention sur le destin qu’a eu la thèse: «la langue peut se contenter de l’opposition de quelque chose avec rien» que Saussure a avancée à propos du signe dit zéro (CLG:124). Dans un premier temps, on fera l’analyse des quiproquos typiques de la plupart des recherches actuelles ayant lieu lors du traitement de différents cas de l’absence de signe en tant que présence d’un signe zéro. Dans un deuxième temps, en nous basant surtout sur Bally (1922), Jakobson (1939), Frei (1950) et Godel (1953) qui dans leurs travaux se sont maintes fois penchés sur le problème des «riens» langagiers hétérogènes, nous tenterons de préciser les critères à l’aide desquels il est possible de relever tous les cas de figure. D’un côté, nous allons discriminer deux types d’entités grammaticales: -signe zéro (signe implicite ne possédant du fait de sa nature ni forme phonétique ni forme graphique de manifestation; la désinence zéro propre à de nombreux noms dans les langues slaves en est un exemple classique) et -variante latente d’un signe intermittent (signe explicite dont la variante manifeste à certains moments n’est pas utilisée à cause d’une contrainte imposée par quelque structure langagière, comme dans le cas de «la règle de cacophonie» en français actuel). De l’autre côté, les mêmes critères suffisent pour délimiter ces deux éventualités de la présence de signe «invisible» d’avec l’absence de signe stricto sensu, provoquée par une raison non grammaticale (par exemple lorsqu’il s’agit de l’omission facultative d’un signe explicite). Il s’avère que, tout compte fait, pour éviter bon nombre de pièges dans lesquels tombent fréquemment les explorateurs des signes zéro, réels ou fictifs, il faudra retourner à l’illustre Suisse et à ses quatre adeptes dont les arguments en faveur de la réalité des riens significatifs variés ne sont pas jusqu'à aujourd'hui pris en compte.